0’00 |
Ouverture au noir / Fragment d’une page de L’Image (Beckett, 1988) : « plus la peine la – dans la boue le – plus soif la langue – se referme elle lo – droite à présent – l’image » / noir |
[bsf, L’Homme de la plaine, A. Mann, 1955:] « –…quelques renseignements. – Pour quelles raisons te fourres-tu là dedans Charlie ? – J’suis un vieux solitaire comme vous M. Lockhart. Je ne pense pas que nous ayons échangé dix mots pendant le voyage, mais je crois vous connaître à fond… |
||
0’13 |
Noir |
… et j’aimerais être votre ami. » |
cogito ergo video |
|
0’19 |
Un enfant derrière une vitre comme en négatif, Le Pré de Béjine (Eisenstein, 1935-37) en alternance avec la femme en blanc des Pastorales tahitiennes (Gauguin 1892) puis noir et alternance rapide / noir |
[Bresson, Notes sur le cinématographe, 1975 :] « sois sûr d’avoir épuisé tout ce qui se communique par l’immobilité et le silence … ne peut plus entrer ailleurs » [sur noir] |
Après le mot « silence » , Sonate pour violon et piano, opus 134, Chostakovitch (1968), 3e mouvement, largo. Un cri de mouette (King Lear) après le triple forte des deux instruments (et sur le noir) |
canal plus / pré sente |
0’52 |
Image en négatif : le couple au projecteur de La Prison puis gros plan de l’homme puis la première image en positif (La Prison, Bergman, 1949) |
« ce qui a passé par le cinéma et en a conservé la marque |
Chostakovitch id. : première variation au violon en pizzicatos + cri de mouette. |
l’ange [en rouge sur plan 1] |
0’59 |
L’enfant des Contrebandiers de Moonfleet (Lang 1955) devant le pendu (que l’on ne voit qu’à partir de la taille, les mains attachées) / noir |
ne peut plus entrer ailleurs » |
Chostakovitch id. + cri de mouette. |
mais |
1’06 |
Plusieurs visages entourent Estelle/Nadia Sibirskaïa (en blanc) évanouie dans les bras de Batala/Jules Berry dans Le Crime de Monsieur Lange (Renoir, 1935) / noir / |
Chostakovitch id. + cri de mouette. |
d’autre deuil [sur le plan du Crime…] |
|
1’10 |
Un homme avec un enfant (mort ?) dans les bras, Les Trois lumières (Lang, 1921) |
« D’abord les gens sont beaucoup plus malheureux qu’on ne croit et puis le fond de tout… » Chostakovitch id. + cri de mouette. |
je me tais |
|
1’15 |
Surimpression d’une peinture (femme à la robe bleue et à la tête rouge) avec un cow-boy qui tire sur un indien, Les Deux cavaliers (Ford 1961) |
« c’est qu’il n’y a pas de grandes personnes. » Chostakovitch id. + cri de mouette. |
et ainsi |
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1’20 |
seulement la peinture / noir / |
mais pour moi, d’abord, la mienne mon histoire |
Chostakovitch id. + cri de mouette. « Toute l’eau de la mer ne suffira pas pour effacer une tâche de sang intellectuel. » [Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont, Poésies I] |
commence |
1’23 |
La sorcière de Blanche-Neige et les sept nains (D. Hand, 1937) |
et qu’est-ce que j’ai à faire avec tout ça toute cette clarté [écho et ralenti] toute cette obscurité [écho et ralenti] |
Chostakovitch id. + cri de mouette. « Vous pleuriez… » |
un film la sept fr 3 gaumont jlg films |
1’32 |
Noir / |
parfois le soir [écho et ralenti] |
« Maintenant pleurez dans l’obscurité » cri de mouette |
|
1’34 |
Un homme transpercé d’une flèche dans La Furie du désir, K. Vidor, 1953. |
cri de mouette + le Prélude de Psycho avec son motif ostinato (Hermann, 1960) |
le cinéma / 1 histoire seule [en orange] |
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1’42 |
Portrait de femme au béret rouge (Picasso, 1937) en surimpression apparaissant à peine un cow-boy à cheval / noir |
Id. |
||
1’45 |
Surimpression : un homme à droite, caméra ou appareil photographique à gauche et pellicule qui défile au centre / noir / |
Id. |
pour John Cassavetes |
|
1’47 |
Surimpression et alternance rapide entre la peinture de Picasso, le cow-boy puis des hommes à cheval qui mettent le feu / noir |
Id. |
||
1’51 |
Un homme sur une route les deux bras tendus, une femme plus loin (Vent d’est, Godard et Gorin, 1969) en surimpression à gauche un train rouge ou de la pellicule qui défile et fait des allers et retours avec flou de vitesse qui semble tirer par le bras gauche de l’homme / noir |
Hermann id. |
pour Glauber Rocha |
|
1’57 |
Tableau : un buste de femme avec la main sur le nombril en surimpression avec visage, même tableau, clignotement très rapide / noir |
Hermann id. puis interruption brutale avant le noir |
un film cnc rtsr vega |
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2’04 |
Même plan du couple au projecteur de La Prison, au centre défilement de pellicule / noir |
parfois le soir quelqu’un chuchote dans ma chambre [écho, ralenti] je ferme la télévision mais le chuchotement continue [écho, ralenti, répétition, tous les mots se mélangent et deviennent presque indistincts] |
bsf en russe : une voix d’homme (en même temps que Godard) |
l’ange [en rouge, plan 1 : en partie masqué par la pellicule] |
2’10 |
Ingrid Bergman à terre dans Stromboli (Rossellini, 1949) en surimpression (ralenti puis accéléré) avec un plan en plongée d’une rue pavée avec une voiture en feu à gauche et un homme (blessé) et une femme au centre Week-end (Godard, 1967). La surimpression donne l’impression que Bergman a le visage sur les pavés et le dos en feu. Le plan du fond change, le même couple sur la route, avec une même voiture en feu à gauche, puis la femme fermant la marche. |
histoire de la solitude solitude de l’histoire |
bsf en russe : une voix de femme |
|
2’26 |
Noir (+ écrit) en alternance repété avec même plan du couple au projecteur de La Prison (Bergman) |
[premiers accords introductifs au piano de Leben ohne Liebe Kannst Du nicht, Marlène Dietrich, Spoliansky (mus.) et Gilbert (texte), chanté par Margo Lion dans Nie wieder Liebe, 1931 :] |
histoire (s) – du – cinéma [en double, en rouge et blanc, décalé] |
|
2’30 |
Deux hommes dans les bambous, Une histoire de vent (Joris Ivens, 1988) / noir / même plan de l’homme au projecteur de La Prison |
Id. :« Zwei Jahre war ich deine Braut… » + vent |
le vent / une [sur le plan de l’homme au projecteur] |
|
2’36 |
Lillian Gish en train de creuser dans la terre et dans le vent, Le Vent (Sjöström, 1928) |
Id. : « das war mein ganzes Malheur... » + vent |
his toire |
|
2’56 |
Même plan bleuté de la femme au projecteur (Bergman) |
id. |
seule |
|
3’02 |
Même plan Le Vent / en accéléré puis ralenti : Heurtebise/F. Périer, le chauffeur de la mort dans Orphée (Cocteau 1949) au téléphone / noir bref |
[voix de François Périer :] « ainsi le soir quelqu’un chuchote dans ma chambre mais est-ce le vent ou mes ancêtres ? » [JLG simultanément :] J’ai demandé à celui-ci qui fait le chauffeur de la mort dans le film de Cocteau de dire cette phrase et j’ai appelé le film Une place sur la terre [sur noir] |
« Leben ohne Liebe kannst du nicht, wenn man auch den Himmel dir verspricht! » |
écrit sur du vent l’éternel retour [Delannoy 1943] |
3’14 |
Femme au bord d’un lac, Ecrit sur du vent (Sirk, 1955-1956) : elle lance un caillou / noir / |
et j’ai appelé le film Une place sur la terre [second titre de Soigne ta droite, Godard, 1987] |
« Alles kannst du haben [bruit du caillou jeté dans l’eau, Ecrit sur du vent] und hast doch keine Ruh’, denn ein bisschen Liebe gehört nun mal dazu! » Maria Casarès et Jean Marais dans Orphée (Cocteau, 1960) :] « Orphée. – Enfin, madame… m’expliquerez-vous ?… » |
written on the wind gone with the wind |
3’21 |
Même couple au projecteur de La Prison en surimpression avec une pellicule qui défile très rapidement (sur la pellicule : El Dorado, Hawks, 1967) / photographie de Maria Casarès et Jean Marais cherchant de ses mains l’ouverture du miroir pour l’autre monde (Orphée). La surimpression donne au miroir l’apparence d’un écran de cinéma puisqu’on y voit apparaître des images et que derrière le miroir, il y a ce visage de femme figé / noir |
« La Princesse. – Rien. Si vous dormez, si vous rêvez, acceptez vos rêves, c’est le rôle du dormeur » « Orphée. – J’ai le droit d’exiger des explications. » « La Princesse. – Vous avez tous les droits, cher monsieur, et je les ai tous ; nous sommes quittes » [Intermède d’Orphée et Eurydice, Gluck, 1762 :] « Orphée. – Madame ! Arrêtez cette musique. Il y a dans la chambre à côté, un mort et les hommes qui l’ont tué. Je vous le répète, j’exige… »: « La Princesse [sur noir, glissement de la bande-son ]. – … que vous ne touchiez pas à cette radio. » |
||
3’48 |
Même plan : le couple au projecteur de La Prison et pellicule qui défile au centre (on distingue un cow-boy sur un photogramme (L’Homme qui tua Liberty Valance ?) / noir / même surimpression avec miroir, pellicule et visage de Casarès |
[La voix de Cocteau avec dans Orphée :] « La radio. – Ecoute, les miroirs feraient bien de réfléchir davantage » [Retour bref de Leben ohne Liebe :] « aber leben ohne Liebe nicht! » |
le cinéma 1 histoire seule [à la fin de la série] |
|
3’54 |
Noir / même plan : le couple au projecteur de La Prison et pellicule qui défile au centre puis au centre et plus rapproché : Orphée/Marais derrière le miroir, puis même photographie de Casarès / noir |
mais pour moi, d’abord, la mienne mon histoire et qu’est-ce que j’ai à faire avec tout ça toute cette clarté [écho et ralenti] |
Troisième mouvement (« La Tentation de saint Antoine ») de la Symphonie « Mathis der Maler » (Mathis le peintre), Hindemith,1933-1934 |
|
4’03 |
Voyage dans la steppe à l’arrière d’un camion dans Alenka (Barnet, 1961) : une femme et un enfant, la tête recouverte d’un foulard ; sur la route poussiéreuse, l’ombre d’autres camions passant dans la perpendiculaire à l’horizon/ noir / |
Id. + machine à écrire |
la terre [Dovjenko, 1930] |
|
4’16 |
Visage d’un homme de profil allumant une cigarette, Détective (JLG, 1985) puis, surimpression d’une main tenant une bougie, Ivan le terrible (Eisenstein, 1944-46) |
Ainsi parlait Zarathoustra [Nietzsche, 1883-85] [à la fin de la série] [chuchoté au loin] |
Id. (violent roulement de timbales) |
chapitre un b |
4’25 |
L’homme au projecteur (image bleutée) / noir / l’homme au projecteur de La Prison puis surimpression avec l’homme s’allumant une cigarette id. et Ivan id. puis, toutes les flammes semblent s’étendre dans un fondu au noir / noir / |
Les Voix – Les Voix du silence [Malraux, 1951] Les Voix [sur noir] [chuchoté au loin] |
Introduction du deuxième mouvement du Quatuor à cordes n° 1, opus 7, de Béla Bartók (1908-1909) |
his toire |
4’38 |
Femme au projecteur id. (image bleutée) |
Les Voix du silence [chuchoté au loin] |
Id. Bartók |
|
4’40 |
Même surimpression Ivan et l’homme à la cigarette, mais cette fois il y a deux mains autour de la bougie qui semblent saisir le visage de l’homme au briquet. Une main se retire en même temps que le visage de l’homme au briquet disparaît puis par un clignotement c’est l’homme au briquet qui reste à l’image / noir. |
histoire de la solitude solitude de l’histoire Lumière d’août [Faulkner, 1932] [chuchoté au loin] le cinéma projetait [v1] Les Hauts de Hurlevent [chuchoté] [Emily Brontë, 1847] |
Id. Bartók |
his toire |
4’48 |
Le couple au projecteur de La Prison id. (image bleutée) |
et les hommes ont vu que le monde était là Vol de nuit [chuchoté au loin] [St Exupéry, 1931] |
||
4’52 |
Noir / Le couple au projecteur de La Prison id. (noir et blanc) |
Un monde encore presque sans histoire [sur noir] mais un monde qui raconte |
[bsf : femme :] « Oh ! » [Homme :] « What do you think it is ? » [à la fin de la série] |
|
4’54 |
Noir / alternance et clignotement Ivan se relevant dans son lit et tenant la bougie et l’homme au briquet |
« mais pour au lieu de l’incertitude installer l’idée et la sensation François Jacob, La Logique du vivant, 1970 ] |
Id., suite avec bruit d’armes et de foule |
|
5’05 |
Noir |
les deux grandes histoires ont été le sexe et la mort |
[Id. homme :] « Get out before I shoot again » |
le son |
5’06 |
Dans le désert, Pearl/Jennifer Jones en plan rapide se hissant sur un rocher ; atteinte par une balle, elle met sa main à l’endroit de la blessure (Duel au soleil, K. Vidor, 1946) |
Id. foule+ arme à feu Motif introductif du premier mouvement (Allegro) du Quatuor à cordes n°5 de Béla Bartók (1934) |
||
5’11 |
Noir / J. Jones, en plongée, se hissant / noir / Jones, touchée par une balle, tombe (très beau raccord) |
le cinéma projetait les hommes ont vu que le monde était là un monde encore presque sans histoire mais un monde qui raconte |
Id. |
l’i mage [sur noir] |
5’24 |
Noir / elle se relève et saisit son fusil |
Id. |
Id. |
|
5’31 |
Noir |
[Enchaîné à Bartók : Ballad of the Absent Mare, Leonard Cohen, 1979 :] « And there’s nothing to follow |
viendra |
|
5’33 |
Jones id. se hissant (ralenti), les mains ensanglantées au premier plan avec iris |
There’s nowhere to go She’s gone like the summer gone like the snow |
||
5’40 |
Noir |
And the crickets are breaking |
oh ! temps |
|
5’43 |
Id. suite (elle semble de plus en plus affaiblie) |
his heart with their song as the day caves in and the night is all wrong » Interrompu par l’ostinato de Psycho (Hermann, 1960) |
||
6’02 |
Noir |
de la |
||
6’06 |
La terre et la main de Jones dans la terre / noir / la main dans la terre suite |
Hermann id. |
||
6’08 |
Noir |
Hermann plus violent |
oh ! temps |
|
6’13 |
Plan frontal de J. Jones les mains ensanglantées au premier plan |
Id. |
||
6’15 |
Noir |
Hermann id. |
de la |
|
6’17 |
Suite Jones puis changement de plan : un homme lui offre sa main, elle parvient à la saisir et fermeture à l’iris au noir |
histoire de la solitude solitude de l’histoire |
Hermann id. |
de la résurrec tion [Lettre aux Corinthiens, saint Paul] [au moment où elle saisit sa main ; sur noir] |
6’28 |
Elle lui caresse le visage de ses mains ensanglantées (ralenti) / |
le cinéma projetait les hommes ont vu que le monde était là un monde encore presque sans histoire mais un monde qui raconte |
Hermann id., passage du motif ostinato à un motif mélodique, puis retour avec l’ostinato d’un danger imminent |
|
6’41 |
Noir |
« mais pour au lieu de l’incertitude |
amor e |
|
6’44 |
Ils s’embrassent et elle meurt (ralenti) |
installer l’idée et la sensation » les deux grandes histoires ont été le sexe et la mort |
Id. (comme au moment de la chute du corps de Marion dans Psycho) |
|
6’56 |
Une femme met ses doigts dans la bouche comme face à l’effroi le plus terrible Passion (JLG, 1981) |
kiss me deadly [En quatrième vitesse, Aldrich, 1955] |
||
6’58 |
Visage d’un enfant criant se mettant la main sur la bouche ou est-ce une main d’adulte cherchant à étouffer son cri ? L’Amore, Rossellini, 1948 |
Le Parfum de la dame en noir [G. Leroux, 1908] |
kiss me deadly [En quatrième vitesse, Aldrich, 1955] |
|
7’01 |
Surimpression : La Reine Marie-Anne (Velázquez, 1652-53) et banc de montage puis banc de montage seul dans Passion (JLG, 1981) |
Moteur banc de montage |
||
7’05 |
Lee Miller de profil (1930) en surimpression avec banc de montage / noir |
Des histoires de beauté, en somme la beauté, le maquillage dans le fond le cinéma ne fait pas partie de l’industrie des communications ni de celle du spectacle mais de l’industrie des cosmétiques de l’industrie des masques |
Id. + machine à écrire |
[successivement :] Lee Miller beauté explosante fixe |
7’22 |
Banc de montage puis surimpression d’un détail de Gabrielle d’Estrée et sa sœur, la Duchesse de Villars (Ecole de Fontainebleau, 1594). La bobine est aussi grande que le buste de la femme et sa pointe ressemble presque à celle du sein de la femme / noir |
La Princesse de Clèves [Madame de Lafayette, 1678] Le Rendez-vous de Senlis [Anouilh, 1937] |
Id. |
|
7’32 |
Surimpression : bobines de banc de montage et visage inquiétant et son reflet, (l’un est dans la bobine, le reflet sur la pellicule) – Chaplin se maquillant en surimpression avec les bobines du banc de montage, Les Feux de la rampe (Chaplin, 1952) / noir / En surimpression : Buster Keaton (Film, Schneider, Beckett) également âgé, également à la table de maquillag avec les bobines de banc de montage |
Le Théâtre et son double [Artaud , 1938] |
[Bsf : la voix de Jules Berry, le Diable des Visiteurs du soir, Carné, 1942 :] « Pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté. Il est vrai que mon nom, mes titres ne vous diraient pas grand’chose. Je viens de si loin. Oublié dans son pays, inconnu ailleurs, tel est le destin du voyageur » Machine à écrire Deuxième mouvement du Quatuor à cordes n° 1, opus 7, de Béla Bartók (1908-1909) |
ossessione [Visconti, 1942] / films |
7’42 |
Fondu enchaîné avec JLG à sa bibliothèque – le couple au projecteur de La Prison |
Id. Bartók. |
films |
|
7’48 |
Iris : au centre l’homme au projecteur (image bleutée) et autour un homme souriant (en haut) que rejoignent en courant une femme et un autre homme (au ralenti) et le centre disparaît.Notre pain quotidien (Vidor, 1934) / Angèle, l’air si triste, avec son bébé (Pagnol, 1934) en surimpression avec la pellicule défilant au ralenti / noir |
Id. (le violoncelle seul dans les graves) bsf d’éléna et les hommes : « Non. Non ! » |
||
7’58 |
Surimpression et alternance entre Hitchcock au centre en contre-plongée avec les mains en avant comme un chef d’orchestre et le plan d’un homme (Mel Ferrer) se jetant sur une femme (Ingrid Bergman) en l’embrassant dans le cou (éléna et les hommes, Renoir 1956) / noir / Même plan Hitchcock seul puis en surimpression avec Marnie portant l’effroi sur son visage d’être ainsi dénudée (alternance entre le plan sur le visage et le plan sur la chemise de nuit qui tombe sur ses jambes) – les mains de Hitchcock entourent son visage comme ses jambes, Pas de printemps pour Marnie (Hitchcock, 1964) / noir / Visage de Marnie – jambes de Marnie en surimpression avec bibliothèque JLG et fumée de cigare |
dans le fond le cinéma ne fait pas partie de l’industrie des communications ni de celle du spectacle mais de l’industrie des cosmétiques de l’industrie des masques des masques [avec écho et ralenti inquiétant] qui n’est elle-même qu’une mince succursale de celle du mensonge [ralenti et écho inquiétant] |
Id. éléna et les hommes (la musique de danse commence sur la chute de la chemise de nuit de Marnie) |
une industrie de la mort [sur Hitchcock seul puis sur le visage de Marnie terrorisée] |
8’18 |
Iris ouverture / fermeture : au centre, JLG et bibliothèque et cigare remettant ses lunettes et regardant au loin et autour, le même plan le couple au projecteur de La Prison |
fin de la musique de danse [Voix de Jean Renoir :] « … existe non seulement dans le temps, mais existe dans tout … » |
l’ange [en rouge] c’est par là |
|
8’21 |
Noir / iris ouverture / fermeture au centre, Le couple au projecteur de La Prison (i verte) et autour Gary cooper entouré d’hommes devant une femme assise dévoilant ses jambes, (Boule de feu – est-ce le bon titre ? Hawks, 1941) |
« … tout est relatif , nous sommes entourés de vérités relatives et il n’y a que des vérités relatives… » |
c’est par là |
|
8’26 |
Le couple au projecteur de La Prison / Renoir en contre-plongée dos à un écran de cinéma / noir |
« tout dépend des circonstances du moment. J’appartiens encore… » |
c’est par là |
|
8’28 |
L’homme au projecteur (image bleutée) / Renoir sur fond jaune visant dans une caméra puis surimpression avec Cyd Charisse exhibant ses bas et dansant dans La Belle de Moscou (Mamoulian, 1957) / noir |
« … à la vieille école des gens qui croient à la surprise de la vie, qui croient au documentaire… » [The Night They Invented Champagne (Frederick Loewe, compositeur) la chanson de Gigi (Minnelli, 1958) :] « The night they invented Champagne, It’s plain as it can be, They thought of you and me. |
l’ange [en rouge] |
|
8’41 |
Surimpression Renoir et alternance avec une jambe de Gigi et Carmen X/Maruschka Detmers en culotte rouge passant devant un homme assis et lui caressant les cheveux (Prénom Carmen, JLG, 1963) / noir / fondu enchaîné : la femme au projecteur de La Prison (image bleutée), clignotement / La commissaire soviétique sortant dévêtue de derrière le rideau, Gigi en surimpression avec Renoir / noir / la femme au projecteur (vert) / noir / la femme au projecteur en plan plus rapproché clignotant |
[Renoir :] « et qui croient qu’on aurait tort de négliger le soupir qu’une jeune fille pousse malgré elle… » [The Night… :] « The night they invented Champagne, They absolutely knew, That all we’d want to do Is fly to the sky on Champagne, And shout to everyone in sight: That since the world began, No woman or man Has ever been as happy |
Eléna et les hommes [sur Cyd Charisse sortant du rideau] |
|
9’00 |
Carmen X en culotte rouge (Prénom Carmen) au ralenti attrapant un fruit sur une table basse et poursuivie par l’homme dont elle caressait les cheveux et qui lui arrache à moitié sa culotte en tombant (avec iris ouverture / fermeture) / Renoir dirigeant / noir / |
[Julie Delpy, id. :] « oui oui » |
as we are tonight ! » |
|
9’04 |
Renoir seul qui semble diriger une scène (même posture qu’Hitchcock) au centre et iris ouverture / fermeture avec pellicule qui défile puis alternance, clignotement avec pieds de Cyd Charisse et différents plans très colorés d’une danse en groupe (La Belle de Moscou) et de Gigi/L. Caron dansant chez elle avec Gaston/L. Jourdan : de plus en plus accéléré ou ralenti avec des arrêts, des retours en arrière, impression de vitesse accentuée par l’autre surimpression de défilement de pellicule |
[Julie Delpy, suite :] « la nuit est venue un autre monde se lève dur cynique analphabète amnésique tournant sans raison étalé mis à plat comme si on avait supprimé la perspective le point de fuite et le plus étrange c’est que les morts vivants de ce monde se construisent sur le monde d’avant leurs réflexions leurs sensations sont d’avant » [le dernier mot est prononcé sur les derniers mots de la chanson de Gigi] |
« The night they invented Champagne, It’s plain as it can be, They thought of you and me. They absolutely knew, That all we’d want to do Is fly to the sky on Champagne, And shout to everyone in sight: That since the world began, No woman or man Has ever been as happy as we are tonight! » |
|
9’38 |
Dernier plan de danse très ralenti er surimpression avec défilement de pellicule / noir / |
histoire (s) histoire (s) du cinéma [lent et grave] |
c’est par là |
|
9’47 |
JLG cigare et bibliothèque, il lit, fume et parle en alternance avec une gravure représentant un photographe derrière sa chambre noire dans la nature / Autoportrait de Cézanne, 1861-62 |
histoire [répétition par écho] c’est par là [dit avec violence et regard caméra] c’est par là qu’il revient au spectacle |
l’histoire, pas celui qui la raconte |
|
9’56 |
Noir / Autoportrait de Cézanne id. fondu enchaîné avec la femme au projecteur de La Prison / |
on ne peut pas expliquer autrement que le cinéma en héritant de la photographie a toujours voulu faire plus vrai que la vie |
[bsf :] « c’est par là » |
l’ange [sur la femme au projecteur] |
10’2 |
Le Grand pin (Cézanne, 1892-96) / JLG en fondu enchaîné très lent avec l’Autoportrait de Cézanne |
[J. Delpy :] « un tableau tel qu’on puisse le mettre dans la cellule d’un condamné » [JLG : ] c’est par là qu’il revient au spectacle [répétition par écho] à l’isolement perpétuel [Delpy, toujours avec l’écho de JLG :] « sans que ce soit une atrocité au contraire » |
||
10’11 |
JLG id. / noir |
Je disais ni un art ni une technique [il regarde la caméra sur le dernier mot] |
||
10’16 |
Vieillard regard-caméra, Tabou (Murnau, Flaherty, 1931) fondu enchaîné un homme (avec une casquette de marin) visant dans une caméra |
[JLG avec répétition par écho :] on ne peut pas expliquer autrement que le cinéma en héritant de la photographie a toujours voulu faire plus vrai que la vie |
tabou |
|
10’25 |
Même vieillard de Tabou, fondu enchaîné gros plan d’une main tenant un couteau |
[JLG, id.:] Assassins et voleurs |
[Voix de Guitry :] « Et nous, hein ? Et nous, |
l’histoire, pas celui qui la raconte |
10’35 |
Noir / alternance très rapide de trois photographies de Guitry : jeune en chapeau blanc écrivant sur un tableau (un arrêt sur cette photo), plus vieux avec lunettes et chapeau de paille, de profil, et en vieillard en plongée sur son lit avec ses bobines (les mouvements s’inversent et donnent une impression de heurt par la collision rapide des plans) |
les petits, les obscurs, les sans-grades, Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades, |
||
10’43 |
Noir / Guitry assis sur son lit id. / noir |
[JLG :] Assassins et voleurs le dernier film de Guitry (1956) |
Sans espoir de duchés ni de dotations , Nous qui marchions toujours et jamais n’avancions; … Marchant et nous battant, maigres, nus, noirs et gais… Nous nous ne l’étions pas peut-être, fatigués ? » [Après le mot « maigres » on entend la musique d’Antoine Duhamel pour Week-end (JLG, 1967)] [bsf de Week-end, une douce voix d’enfant : « alors, tu viens, tu viens ?… » |
le roman [sur noir 1]/ d’un tricheur [sur noir 2] [Le Roman d’un tricheur, Guitry, 1936) |
10’57 |
Noir / photo d’une scène de marché (Fanny, Allégret, 1932) / photo de Brecht |
[JLG : ] « bientôt, chaque matin il n’aura plus besoin d’aller au marché où l’on vend des mensonges bientôt, il ne se rangera plus tout joyeux du côté des vendeurs » |
1. Aucun requin ne doute qu’il ne soit bien équipé. 2. Un poisson qui ne sait pas danser le menuet est digne de mépris. 3. Aucun poisson n’est sûr d’être bien équipé s’il n’a trois rangées de dents. 4. Tous les poissons excepté les requins sont gentils avec les enfants. » |
le cinéma [sur le plan du marché] |
11’14 |
Photographie de Brecht id. |
[J. Delpy :] « sois sûr d’avoir épuisé tout ce qui se communique par l’immobilité et le silence » [Bresson, Notes sur le cinématographe, 1975] [simultanément JLG :] j’ai enregistré cette phrase de Brecht et j’ai demandé à Fritz Lang de la dire à Brigitte Bardot |
[toujours sur la photo de B.B.-Brecht :] le pauvre BB / je fais des bijoux pour les pauvres / 1 histoire seule |
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11’20 |
Noir / iris ouverture / fermeture rapide, au centre la femme au projecteur de La Prison (bleutée), autour : bobines et pellicule puis au centre B.B. dans Le Mépris, dans son bain lisant une monographie sur Lang en alternance avec une autre image de B.B. où elle est brune, souriante et semble beaucoup plus jeune (au moment du bruit de l’accident) |
[JLG suite :] et j’ai appelé le film Le Mépris |
Bruit de moteur de voiture qui va très vite et bruit d’accident |
1 histoire seule [sur B.B.-Bardot] |
11’30 |
Noir / Brecht id. en plan plus rapide – iris au centre B.B. dans l’Alfa-Roméo / accident, au centre, l’homme au projecteur de La Prison (image bleutée) |
Machine à écrire. 2e mouvement, Sostenuto e pesante de la Sonate pour piano (1926) de Béla Bartók |
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11’42 |
Surimpression JLG biblibliothèque et Bardot, l’accident dans Le Mépris puis B.B. seule |
Le Diable au corps [Radiguet, 1923] |
Id. Bartók |
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11’45 |
Noir / iris au centre B.B. accident / Mépris et autour, le couple au projecteur de La Prison |
[JLG :] histoire des siècles futurs Joseph et ses frères [Thomas Mann, 1935-1948] |
Id. Bartók [la voix de Paul/Piccoli dans Le Mépris :] « donc une réalité telle qu’elle se présente objectivement ? » [Lang :] « exactement, et dans une forme qui ne se décompose pas » |
[caractères entremêlés :] [en arrière-fond :] histoire (s) du cinéma [apparaissent successivement :] les – actes les – heures les – acteurs de – l’histoire |
11’59 |
Corps nu de Bardot allongée sur couverture bleue, en alternance rapide avec photographie de Lang jeune (au monocle) dans les années 20 — il semble se retourner sur le corps allongé de la star et son visage est au niveau de ses fesses, c’est-à-dire de l’objet du plan, puisqu’on ne voit pas son visage — puis au ralenti B.B. en noir et blanc fermeture à l’iris |
Id. Bartók + machine à écrire [Lang suite : ] « … et qui est à prendre ou à laisser. » [Camille/BB :] « … je me tais parce que je n’ai rien à dire » |
1 histoire seule / bon dit-il [sur Lang] / soir dit-elle [sur BB] / |
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12’11 |
Noir / surimpression JLG bibliothèque / cigare et dernier plan du Mépris Paul dit au revoir à Lang sur le tournage de la séquence du retour d’Ulysse (la flamme du briquet de JLG au centre de l’image du Mépris) |
Hermann, Psycho Paul : « au revoir Monsieur Lang » Lang : « au revoir, à bientôt j’espère » [sur noir] JLG assistant de Lang [Toujours bsf Le Mépris, voix de JLG : « Monsieur Lang, on est prêt », les directives de tournage : « silenzio…camera… motore… Sette cento uno, prima ! avanti.. azione !… » |
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12’42 |
Noir / l’homme au projecteur de La Prison (bleuté) fondu au noir, femme au projecteur de La Prison (vert) / dernier plan du Mépris en surimpression avec JLG, bibliothèque et cigare, qui lève les yeux au ciel. |
[dans la continuité du travelling, Delpy dit un extrait de Bresson de Notes sur le cinématographe, 1975 :] « si une image regardée à part exprime nettement quelque chose » |
L’Adagio religioso, deuxième mouvement du Troisième concerto pour piano et orchestre (1945) de Béla Bartók [Toujours bsf Le Mépris :] « travelling… carello » |
naissance du cinéma |
13’01 |
Noir |
[Bresson suite :] « et si elle comporte une interprétation » |
bande-son de la séquence de La Splendeur des Amberson |
Reynaud De meny Muybri dge Janssen Cros Edison |
13’07 |
Une femme mûre et une jeune femme de dos accueillent un jeune homme dans un mouvement circulaire qui se perpétue tout au long de l’extrait, La Splendeur des Ambersons (Welles, 1942) puis iris clignotement photographie des frères Lumière puis clignotement avec une photo de Stroheim sur le tournage des Rapaces (1923) puis clignotement avec une gravure de Goya, un corps recroquevillé et qui crie puis encore clignotement, les frères Lumière (toujours avec le tournoiement des Amberson) |
[Suite Bresson :] « elle ne se transformera pas au contact d’autres images les autres images n’auront aucun pouvoir sur elle et elle n’aura aucun pouvoir sur les autres images ni action ni réaction elle est définitive et inutilisable dans le système du cinématographe » [silence] [JLG :] ou tout au début l’histoire des deux frères ils auraient pu s’appeler abat-jour mais ils s’appelaient Lumière ils avaient presque la même bobine |
Id. |
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13’47 |
noir /alternance, clignotement : un dessin sur les débuts du cinématographe et photographie de Lumière au microscope |
[JLG :] et ils avaient presque la même bobine depuis ce temps là il y a toujours deux bobines |
Id. Au piano seul, l’Adagio religioso, deuxième mouvement du Troisième concerto pour piano et orchestre (1945) de Béla Bartók |
toi moi [sur plan Lumière] |
14’00 |
Fondu enchaîné : photographie de Garbo de profil dans un miroir (elle est donc double) |
[JLG :] pour faire du cinéma une qui se remplit et une qui se vide |
Bartók id. et suite |
sans avenir |
14’07 |
Le couple au projecteur de La Prison (bleu) |
[JLG :] une qui se remplit et une qui se vide |
Bartók id. |
louisi ana story [Flaherty, 1948] |
14’10 |
Noir / photographie de Flaherty avec sa monteuse, Hélène van Dongen, regardant la pellicule, (vers 1947) / surimpression : défilement pellicule et un couple qui s’embrasse puis alternance avec photo1 puis alternance surimpression défilement pellicule et Welles / Hayworth dans La Dame de Shanghai (Welles, 1948) |
[JLG :] Comme par hasard en vidéo on a appelé la bobine de gauche l’esclave et celle de droite le maître ô mon Karl |
moteur |
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14’23 |
Noir / Une femme masquée derrière des barreaux au-dessus desquels est inscrit en rouge : « malade », Ici et ailleurs (JLG, 1975) / noir / Keaton l’air si triste dans La Croisière du Navigator (Keaton, 1924) fondu enchaîné bobine de film noir et blanc – l’homme au projecteur et mouvement vers la femme au projecteur de La Prison |
ô ma Rosa [sur noir] |
Id. |
sans avenir [sur plan bobine de film] [homme au projecteur : avec le l en rouge de l’ange] |
14’39 |
Fondu enchaîné : un ange qui vole l’air désespéré (avec iris), détail de la « Lamentation » des Scènes de la vie du Christ (Giotto, 1304-06) avec un très beau visage de sainte dans une lumière douce en noir et blanc (saint Sébastien soigné par Irène « à la torche », Georges de La Tour, 1649) puis la surimpression du projecteur de La Prison « mange » son visage |
[voix de François Périer qui lit Hermann Broch, La Mort de Virgile, 1945 :] « c’est parce qu’une dernière fois la nuit rassemble ses forces pour vaincre la lumière… » [simultanément JLG :] de dire c’est de voir [suite Broch :] « mais c’est dans le dos » [JLG :] et j’ai appelé le film Une place sur la terre et j’ai appelé le film Une place sur la terre |
Catherine Ringer : exercice pour la voix (fin) |
bon dit-il [en bas à gauche sur l’ange de Giotto] soir dit-elle [sur Irène du tableau de La Tour] l’ange extermi nateur [en rouge sur Irène] terre sans pain [en jaune sur Irène] |
15’04 |
Un homme (F. Périer) dans l’obscurité maniant un projecteur, Soigne ta droite (JLG, 1987) |
[JLG :] c’est qu’un projecteur de film est obligé de se souvenir de la caméra et que le cinéma n’est une industrie |
Bsf Soigne ta droite (moteur) |
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15’11 |
Le couple au projecteur de La Prison |
de l’évasion que parce qu’il est d’abord le seul lieu |
Id. |
histoire de la projection [sur :] l’ange [en rouge et en transparence] |
15’14 |
Noir / Très beau visage en très gros plan d’une jeune femme derrièredes barreaux, Prison sans barreaux (Léonide Moguy, 1938) |
[JLG :] où la mémoire est esclave [texte de Broch simultanément :] « mais c’est dans le dos que la lumière va frapper la nuit » |
Bruit de projecteur |
les esclaves du désir |
15’19 |
Lent fondu enchaîné avec homme et femme (il la tient dans ses bras) dans un paysage sous la pluie, I Confess, La Loi du silence (Hitchcock 1953), lent fondu enchaîné : homme et femme séparés par des barreaux, Pickpocket (Bresson, 1959) / noir |
[Broch suite :] « et d’abord très doux comme si on ne voulait pas l’effrayer » |
[un réel silence avant le texte de Broch] rythme de battements de cœur Catherine Ringer chantonne au loin (dans Soigne ta droite pour l’enregistrement de l’album The No comprendo) |
la loi du silence [sur plan 1 et plan 2] / L’enfer est à lui [Raoul Walsh, 1949) |
15’33 |
Id. l’homme au projecteur de La Prison / Soigne ta droite / La Loi du silence id. / lent fondu enchaîné, une barque dans la nuit (un homme qui rame et une femme), La Fiancée de Glomsdale (Dreyer, 1925) lent fondu enchaîné La Loi du silence id. |
[Broch suite :] « le chuchotement que l’homme a déjà perçu il y a longtemps ô si longtemps bien avant que l’homme existe le chuchotement recommence » |
[Id. C. Ringer : ] « Ce secret qui me fend le cœur » [Bsf Johnny Guitare, N. Ray, 1954, sur la musique de Victor Young :] Johnny : Don’t go away. Vienna : I haven’t moved. Johnny : Tell me something nice. Vienna : Sure, what do you want to hear ? Johnny : Lie to me. Tell me all these years you’ve waited . Vienna :All those years I’ve waited… |
la poursuite du bonheur [sur plans 2 et 3] / voyage sans retour [T. Garnett, 1932] [sur plans 3 et 4] |
15’54 |
Impression de raccord avec La Loi du silence id. (ils arrivent vers la maison que nous voyions au loin), mais le bras de l’homme semble être celui d’un squelette |
et que le cinéma n’est une industrie de l’évasion que parce qu’il est d’abord le seul lieu [une répétition par l’écho telle que ce n’est plus vraiment intelligible] |
[Johnny Guitar, de moins en moins audible :] Johnny : Tell me you’d a-died if hadn’t come back. Vienna : I woulda died if you hadn’t come back. Johnny : Tell me you still love me like I love you. Vienna : I still love you like you love me » [Sonnerie de téléphone stridente :] « Allô ! ne quittez pas ! » – « Allô ! allô ! allô ! » (voix de Piccoli ) |
sauve qui peut [Sauve qui peut (la vie), JLG, 1979] [gros caractères] |
16’04 |
Surimpression d’une salle avec une porte qui s’ouvre lentement et photographie de Henri Langlois (sur la droite, il semble être derrière la porte) vers 1950 – puis photographie de Langlois seul avec une affiche sur laquelle est inscrit : « cinématographe » et une fresque qui, dans le plan précédent semblait être sur le mur – un plan de mer avec lumière de soleil couchant et retour photographie de Langlois avec des flashs de début de bobine : 1 – 2 – 3 / noir |
[Début de If It Be Your Will, Leonard Cohen, 1984 :] « If it be your will That I speak no more » Bsf Johnny Guitare |
Henri Langlois |
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16’25 |
Un « homme à la caméra » (plan du film de Vertov , 1929) à contre-jour et en surimpression avec Johnny à cheval dans Johnny Guitare (N. Ray, 1954) |
[JLG :] le vagabond [sur plan 1] des étoiles [sur plan 2] |
Musique et bsf : Johnny Guitare |
l’homme à la caméra [Vertov, 1929] |
16’30 |
Noir / JLG bibiothèque, il prend le livre de Diderot en surimpression avec une photographie ancienne deux hommes barbus et leur appareil photo puis avec un dessin ou une gravure d’une femme dans une imprimerie devant une épreuve |
Jacques [un arrêt] le fataliste [Diderot, 1773] Candide [Voltaire, 1758] [deuxième surimpression] |
Hermann, 1960 (Psycho) |
naissance de l’extérieur / naissance du cliché / candid camera |
16’44 |
Le couple au projecteur de La Prison (bleu) / plan d’un opérateur + un appareil photographique 6x6 au second plan / noir / fondu enchaîné une femme se dirigeant vers un homme endormi à la table, Alionka, (Barnet, 1961) |
héritier de la photographie oui |
Machine à écrire |
l’ombre d’un doute [Hitchcock, 1943] |
16’53 |
noir / Barnet, id. suite : la femme éteint la lampe, fragment de texte avec iris : « Dès lors, elle – nd silence de ce pays s – aurait plus de train – là qu’à neuf heures vin – la haie à petits pas, da – mme si elle eût fait une – les sentiers dé » / Barnet, id. suite : la femme dans le noir |
[J.Delpy :] « enfin les objets que nous avons sous les yeux » [JLG simultanément:] héritier de la photographie oui [JLG, sur un autre ton, plus grave, plus lent, plus lointain :] les jeunes filles en fleurs [à l’ombre des jeunes filles en fleurs, Proust, 1919] |
[Bsf Touchez pas au grisbi, Becker, 1954 ; Gabin au téléphone:] - Ah bonjour, Monsieur Max… - Eh bien justement, on vient de transporter Monsieur Riton |
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17’05 |
noir /Surimpression JLG bibliothèque et Zola avec son appareil photographique / Puis surimpression : Zola id. et Carette devant sa locomotive dans La Bête humaine (Renoir, 1938) |
[JLG :] héritier de la photographie oui mais en héritant de cette histoire le cinéma n’héritait pas seulement de ses droits à reproduire une partie du réel |
Machine à écrire [Bsf Touchez pas au grisbi :] - Qu’est-ce qui lui est arrivé d’après vous à Monsieur Riton ? - Ma foi je n’en sais trop rien, il vaudrait peut-être mieux demander à Mademoiselle Josie quand elle reviendra |
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17’21 |
Jean Seberg dansant avec un homme (effet de saccade) dans Bonjour tristesse (Preminger, 1957) |
mais surtout de ses devoirs et s’il hérita de Zola, par exemple ce fut pas de L’Assommoir ni de La Bête humaine |
Id. - C’est tout ? - Ouais, c’est tout |
la bête humaine / bonjour tristesse [Sagan, 1954 ; Preminger, 1957] |
17’31 |
Photographie en couleur, femmes devant la mer, par les frères Lumière puis surimpression avec jeune femme à table |
[voix mêlées] [J.Delpy :] « enfin les objets que nous avons sous les yeux » [JLG :] mais d’abord d’un album de famille c’est-à-dire de Proust et de Manet [J.Delpy :] « se limitent les uns les autres » |
Machine à écrire |
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17’36 |
Noir / homme sur un âne qui montre quelque chose, à un jeune homme à côté de lui, (Pagnol, peut-être Merlusse, 1935) puis fondu enchaîné : Raimu regardant au loin avec deux femmes et O. Demazis regardant vers le bas (son bébé) puis fondu enchaîné plan précédent puis fondu enchaîné avec un défilé de mannequins |
[J.Delpy suite :] « l’air sert de bornes aux collines et les montagnes à l’air la terre délimite la mer et la mer à son tour délimite toutes les terres mais au-delà du tout il n’y a rien pour le terminer » |
[Gabin, suite :] Il m’emmerde ce Riton depuis l’temps qu’ça dure… [simultanément, sur le défilé, Actualités :] « Le centimètre joue un rôle primordial dans cette élection… » |
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17’48 |
Clignotement, noir et plan rapproché sur C. Hessling, Nana clignotement (Renoir, 1926) |
« mais au-delà du tout il n’y a rien pour le terminer » |
[Id. :] Faut toujours qu’il fasse des conneries. Il est bête ! Mon Dieu c’qu’i peut être bête ! |
Nana [Zola, 1880 – Renoir, 1926] [en jaune] |
17’56 |
Noir / clignotement iris ouverture/fermeture rapide, au centre star américaine, Rita Hayworth très jeune qui sourit et relève ses cheveux au ralenti et autour, la photographie de Zola avec sa fille Denise à la très belle chevelure noire dans le jardin de Verneuil puis au centre La Prune (Manet, 1877) |
[JLG :] mais d’abord d’un album de famille c’est-à-dire de Proust et de Manet |
Hermann, id. 1960 [bsf Touchez pas au grisbi :] L’plus marrant, c’est qu’i’s’prend pour un caïd sous prétexte qu’il est courageux. Ben il est p’t’être gonflé, mais c’qu’i peut être con. J’aurais jamais dû me mettre avec un imbécile pareil. Qu’est-ce que j’aurais pas fait dans la vie [suite Actualités, sur R. Hayworth :] « Une jolie brune est proclamée Vénus moderne… » |
au bonheur des dames [Zola, 1883] [en jaune] |
18’10 |
Photographie de Zola avec son appareil photo |
si j’l’avais pas eu tout le temps derrière moi. |
faux tographe |
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18’11 |
Iris/ ouverture / fermeture rapide,clignotement fragment de texte [à l’ombre des jeunes filles en fleurs :] « ait – dédaigné, la dernière – ure, celle qui, quand toute –, sait nous faire pleurer e – nous pour mieux dire, mais – ards, dans un oubli plus ou – ice à cet oubli seul que – tre – retrouver l’être que – vis des choses comme » [avec, au centre, La Prune (Manet, 1877) – En bateau (homme avec canotier sur un canot avec une femme) (Manet, 1874) |
Ah, c’est bien de ma faute, j’aurais dû travailler tout seul… C’est c’ que j’aurais dû faire. Au lieu de ça, j’ai fait du sentiment. |
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18’22 |
Noir / iris, au centre un homme (R. Novarro) et une femme morte dans Thy Name Is Woman (F. Niblo, 1924) et autour le couple au projecteur de La Prison (vert) puis au centre visage de femme, détail du Tango de l’archange (van Dongen, 1930) |
[JLG : ] et pour aller du début à la fin de ce livre immense avec quoi les hommes ont violé désespérément la nature pour y semer |
Touchez pas au grisbi, Gabin murmuré. |
j’accuse [sur noir][Zola, 1898 ; Gance, 1919 et 1938] |
18’30 |
Le couple au projecteur de La Prison (vert) / noir / clignotement / iris / ouverture / fermeture / rapide au centre, un soldat endormi de la « Résurrection » (Scènes de la vie du Christ, Giotto, 1304-1306) et autour, le détail abstrait et très coloré d’un tableau de Matisse probablement (couleurs et dessin sont très proches de ceux de L’Odalisque) puis iris au noir, fragment de texte (les premières lignes de La Princesse de Clèves) : « La magnificience–en France avec tant–années du règne de H–galant, bien fait et–pour Diane de Poitier–comme [sous-titre qui empêche de voir] avait–pas moins violente… » [fondu enchaîné autre texte, Faulkner :] « …on grand-père entra, profitant–pour faire un discours, les jeux dej–plus rien, comme le sont ceux des gen–à s’entendre parler en public : « Au mo–lutte pour se relever de sous le talon–que, alors que l’avenir même du Sud, en–femmes et nos enfants puissent vivre de faç–du labeur de nos mains, que les seuls–ions, ceux sur quoi nous puissions compt–êteté et la tolérance des noirs ainsi que la fi–lérance des blancs ; que toi, dis-je, un h–ssayait de passer à travers la foule–déjà trop tard, comme si la… » |
la puissance de leur fiction pour aller de Giotto à Matisse et de Madame de Lafayette à Faulkner il faudra cinq fois moins de temps qu’il a fallu à la première locomotive pour qu’elle devienne |
Hermann, 1960 (Psycho) [sur texte] |
au paradis perdu [sur plan 1] |
18’41 |
Noir / texte de Faulkner id., fondu enchaîné : photographie ancienne en noir et blanc d’hommes déposant du goudron à l’aide d’un camion à l’apparence de locomotive |
le TGV |
Klaxons |
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18’44 |
Man Hunt/Chasse à l’homme (Lang, 1941) : une femme court entourée d’une foule de gens pressés (dans une gare) en alternance et clignotement, iris rapide avec un train qui fonce vers nous au centre et un autre en sens inverse duquel un homme tombe (J. Cotten, L’Ombre d’un doute, 1943) [l’association donne l’impression que le train va écraser la femme] / noir / |
Id. |
||
18’49 |
Travelling ascendant vers un enfant sortant la tête d’un wagon de marchandises / des soldats allemands referment la lourde porte d’un wagon de marchandises au ralenti, Nuit et brouillard (Resnais, 1955) / surimpression Mireille Darc grimaçant de colère dans Week-end (sur le bruit des klaxons du train) et JLG bibliothèque les yeux vers le lointain / noir / |
Sonnettes — Klaxons sur plan Week-end |
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18’56 |
Noir / plusieurs plans, clignotement rapide du train (ensemble / roue / foule) dans L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat (Lumière, 1895) et La Roue (Gance, 1923)/ noir / |
[JLG :] le cinéma |
Klaxons Enchaînant sur un klaxon, l’introduction du 5e mouvement (Allegro molto) du Quatuor à cordes n°4 de Béla Bartók (1928) que prolonge Pacific 231 (Honegger, 1923) |
la roue |
19’18 |
Iris couverture de livre : « L’Image » (Beckett, 1988) / noir / Vierge à l’enfant, détail de la « Fuite en égypte » (Scènes de la vie du Christ, Giotto, 1304-06) / noir / Jeanne les mains enchaînées et priant les yeux clos, Jeanne au bûcher (Rossellini, 1954) clignotement, iris ouverture/fermeture rapide avec le couple au projecteur de La Prison et répétitions sur le plan de la couverture du livre puis clignotement avec JLG bibliothèque L’Image / noir / |
comme le christianisme ne se fonde pas sur une vérité historique le cinéma comme le christianisme le cinéma comme le christianisme [pause] le cinéma comme le christianisme ne se fonde pas sur une vérité historique |
Pacific 231 (Honegger, 1923) |
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19’31 |
Noir / |
il nous donne un récit |
Id. |
I confess [en rouge] |
19’34 |
Femme changeant un aiguillage (Sur la voie, Léonce Perret, 1914), fondu enchaîné femme id. en plan plus rapide et JLG bibliothèque les yeux toujours dans le lointain tenant La Princesse de Clèves (Madame de Lafayette, 1678) dans une main et Absalon, Absalon ! (Faulkner, 1936) dans l’autre,puis clignotement avec couverture de L’Image et femme id. puis cette même femme seule et en plans plus rapides |
une histoire et nous dit maintenant crois non pas accorde à ce récit à cette histoire la foi qui convient de l’histoire mais crois quoiqu’il arrive et ce ne peut être le résultat de toute une vie tu as là un récit ne te comporte pas avec lui comme avec les autres récits historiques wie zu einer anderen historischen Nachricht |
Klaxons |
Judex [en rouge] [Feuillade, 1916, Franju, 1964] |
19’55 |
fondu enchaîné : L’Image (couverture) et femme en très gros plan, l’air enragé, Genuine : a Tale of a Vampire (Wiene, 1920) |
donne-lui une place tout autre dans ta vie |
Sifflement et dialogue de M le maudit (Lang, 1931) |
|
20’04 |
Une femme allongée avec une énorme araignée sur le cœur et un homme penché au-dessus d’elle, Les Araignées, (Lang, 1919-20) puis clignotement, iris rapide : L’Image id. |
laß sie eine ganze andere Stelle in deinem Leben einnehmen |
M le maudit, suite |
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20’10 |
Noir |
M le maudit, suite (« Hast du den Mann gesehen ? ») Troisième mouvement de la Symphonie « Mathis der Maler » (« La Tentation de saint Antoine), Hindemith (1933-1934) |
le cinéma / le re dites / re dites le / 1 |
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20’32 |
La Main (Giacometti, 1947) la main va vers le haut |
Id. (musique très forte à la fin du plan 1 et bsf de M le Maudit) |
l’image [haut / gauche] |
|
20’45 |
Lent fondu enchaîné une main qui touche le sol, Le Procès de Jeanne d’Arc (Bresson, 1961) :la main va vers le bas, les deux mains se chevauchent dans le lent fondu enchaîné |
Hindemith id. |
viendra [bas gauche] |
|
20’57 |
Très lent fondu enchaîné : une main très blanche, paume vers le haut, entre deux mains brunes et un fragment de main en haut à droite / noir / |
Id. |
oh ! temps |
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21’12 |
Un couple dans un lit dehors surplombant la mer ou un lac (peut-être Le Dit des années de feu, Youlia Solntzeva, 1961) / Johannes avec la petite fille, Ordet (Dreyer, 1955) fondu enchaîné un lit vide marqué par l’empreinte (très profonde, inquiétante) d’un corps / noir / |
Id. (très tendu) |
oh ! temps |
|
21’23 |
L’œil avant d’être tranché dans Un chien andalou (Buñuel, 1928), fondu enchaîné : un très gros plan de l’homme au projecteur (avec des restes des lettres de L’ange) / noir / |
Id. (violent roulement de timbales) |
l’image viendra au temps de la résurrection [en un éclair sur plan 1 et plan 2] |
|
21’33 |
Un ange posant la main sur l’épaule d’un jeune homme (Rembrandt, 1650), très lent fondu enchaîné David avec la tête de Goliath (Le Caravage, la version de 1610 dans laquelle le peintre donne son visage à Goliath) très lent fondu enchaîné, un corps mort et des mains au-dessus, détail de La Leçon d’anatomie du docteur Joan Deyman (Rembrandt, 1656) puis clignotement l’œil homme au projecteur de La Prison (avec le rouge des lettres de L’ange) |
Silence et id. (plus lent) |
l’image viendra au temps de la résurrection [sur Caravage] |
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21’48 |
Noir / l’œil tranché du Chien andalou / Noir / |
Id. (lent) et début (Langsam) de la Musique funèbre pour alto et instruments à cordes (Hindemith, 1936) |
le cinéma [sur noir 2] / le re dites / re dites le / 2 |
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22’12 |
à contre-jour, Birgitta marchant vers la lumière et son suicide, La Prison (Bergman, 1949) fondu enchaîné et surimpression Marnie déposant des fleurs blanches chez sa mère et repartant, au ralenti, Pas de printemps pour Marnie (Hitchcock, 1964) ; Marnie disparaît, seul persiste le premier plan puis revient Marnie avec les glaïeuls rouges La série se termine sur Birgitta seule avec cette grande lumière qui entre |
Hindemith id. |
une industrie de l’évasion [bas gauche] / le lieu seul [haut droite sur la surimpression Hitchcock-Bergman] / où la mémoire est esclave [sur dernier plan] |
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22’52 |
Noir |
Id. (de plus en plus grave) |
le cinéma/ le re dites [deux fois]/ re dites le deux fois]// 3 |
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23’14 |
Visage d’un homme ensanglanté, fondu enchaîné le même homme en plan plus large se relevant au milieu d’éclats de miroirs, fondu enchaîné, un groupe d’hommes armés tenant un cadavre, Païsa (Rossellini, 1946) / noir / |
Hindemith id. Bsf Païsa bruits – cri (après noir) |
l’héritage [plan 1] / de la photo [plan 2] [bas gauche dans les deux cas] |
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23’28 |
Même plan groupe d’hommes, fondu enchaîné surimpression avec des résistants qui courent et tombent sous les balles |
Hindemith id. et bsf Païsa |
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23’32 |
Noir / le couple au projecteur de La Prison (vert) clignotement et détail du Jugement dernier (portail de droite de la cathédrale de Reims, xiiie siècle) puis clignotement très rapide (à peine perceptible) avec un corps jeté à la mer puis plan sur l’eau : deuxième corps et troisième corps jetés / noir |
Bsf : le bruit des corps tombant dans l’eau |
dove la liberta [vert clignotement] [Rossellini, 1954] |
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23’45 |
Noir |
Bsf : hiver 1944, vne voix off annonce en italien la fin de la guerre (La terra trema, Visconti, 1948) |
le cinéma / le re dites / re dites le / |
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24’00 |
Jeune fille tenant la tête dans ses mains puis autre plan sur une autre, la jeune fille se retourne au ralenti au même rythme que la caméra panoramique dans l’autre sens (la lumière s’apparente à celle d’une peinture), dans La terra trema et retour au noir avec la fin du mouvement tournant (Visconti, 1948) |
Bsf id.. et début de la bs de La Fièvre dans le sang,, Kazan, 1961 : dialogue de Deanie avec sa mère, cris. |
re dites le / 4 |
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24’08 |
Surimpression de deux plans : Deanie/N. Wood se jetant sur son lit et N. Wood autre plan à l’arrêt devant un lit puis retour au premier plan dans La Fièvre dans le sang |
les deux bsf suite |
à l’ombre [bas gauche] / des jeunes filles |
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24’16 |
Noir / surimpression, fondu enchaîné N. Wood allongée sur son lit en larmes (la tête dans le coussin) et dans l’autre sens, Baby doll allongée dans le berceau suçant son pouce (Kazan, 1956), les deux plans en alternance et plus rapprochés (on voit davantage le visage de N. Wood qui se retourne) |
Bsf id. La Fièvre… : gémissements et : « You know what I mean » [sur le visage soudain souriant de Deanie] Hindemith suspendu |
en fleurs |
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24’27 |
Surimpression N. Wood embrassant la photographie de son fiancé sur le miroir (sous d’autres photographies accrochées au mur) et le visage de Baby Doll |
reprise Hindemith id. |
en fleurs |
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24’35 |
N. Wood en larmes et comme en prière au pied de son lit, fondu enchaîné avec Baby Doll |
en pleurs |
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24’40 |
Noir / clignotement rapide Deanie / N.Wood : crise de nerfs dans son bain / noir |
Cry Baby (Janis Joplin, 1971) : « Cry Baby… » |
[sur noir 2] Lolita [Kubrick, 1962] / Lili [Charles Walters, 1953] / Moni ka [Bergman, 1952] / Zoia [Lev Amshtam, 1944] / Baby Doll |
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24’53 |
Baby Doll suçant son pouce id. en fondu enchaîné avec La Femme dans les vagues (Courbet, 1868) [le corps nu de la femme semble sortir de la femme-enfant) |
Chant de femme a capella |
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24’57 |
Noir / le couple au projecteur de La Prison (vert) / noir / le couple id. (plus rapide, bleu) |
Id. |
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25’03 |
Un militaire devant une femme à laquelle on bande les yeux (Jericho, Calef, 1945), fondu enchaîné femmes dans un bassin, Les Enfants jouent à la Russie (JLG, 1993) puis surimpression des deux plans |
Id. + machine à écrire |
fleurs [en jaune][sur plan 2] / pleure [en jaune][sur plan 3] |
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25’14 |
Noir |
[JLG :] cela pour dire que le cinéma n’a jamais été un art et encore moins une technique depuis L’Arrivée du train en gare… [Lumière, 1895] ou Le Goûter de bébé [Lumière, 1895] jusqu’à Rio Bravo [Hawks, 1959] la caméra n’a jamais changé |
Marie pour mémoire [Garrel, 1967] / lumière d’été [Grémillon, 1943] / yeleen [sic] [Yeelen, La Lumière, Souleymane Cissé, 1984-87) |
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25’27 |
JLG bibliothèque en surimpression avec photographie ancienne de Godard aux lunettes noires, avec photographie caméra en noir et blanc puis surimpression caméra en noir et blanc et photographies d’un homme et de Veronica Lake puis V. Lake seule,fondu enchaîné très gros plan de Marilyn Monroe |
fondamentalement la Panavision platinum est moins perfectionnée que la Debrie 7 avec laquelle le neveu d’André Gide partit en voyage au Congo [voix de JLG superposée :] L’Afrique fantôme [Michel Leiris, 1934] |
Machine à écrire |
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25’38 |
Noir / JLG bibliothèque en surimpression en surimpression avec photographie ancienne de Godard, avec id. caméra en noir et blanc puis surimpression et clignotement jeune fille africaine et homme avec caméra (dans le même axe, comme s’il la filmait) arrêt sur l’homme qui vise puis très lent fondu enchaîné avec la jeune fille (à l’apparition de la musique) puis jeune femme seule, fondu enchaîné sur texte et jeune femme : « Je me souviens de lui avoir posé la ques – ment : « qu’est-ce que tu vas faire là-bas ? – evenu très sérieux, car je lui demandais cela – comme une plaisanterie, je savais très bien – faire là-bas, il allait somme toute évangélis – s’est pas du tout situé sur le plan chétien. – J’ai conscience, là-bas, que nous, peuple civi – ns pu faire tellement de mal à cette malheu – tion noire, que j’ai senti en moi comme – voir de leur apporter – aux Noirs –aussi– avons de meilleur » J’ai été profondément – a et je me suis souvenu de cette phrase quand –c’est-à-dire quand j’ai pu la comprendre vrai… » fondu enchaîné un homme qui vise |
L’Afrique fantôme [Michel Leiris, 1934] Les Nourritures terrestres [Gide, 1897] la Panavision platinum est moins perfectionnée que la Debrie 7 avec laquelle le neveu d’André Gide partit en voyage au Congo [Il s’agit de Marc Allégret, ami et secrétaire d’André Gide pour ce voyage dont il reste un documentaire et un livre anticolonialiste qui partagent le même titre : Voyage au Congo] |
Id. + Africa, Coltrane, 1961 [Anciennes actualités :] « … en l’honneur des premières automobiles venues du Nord, les indigènes Haoussa de Miamey dansèrent le Koulikouta, parodie des anciens sacrifices humains du Dahomey » et percussions africaines de la même bande-son |
la première [sur dernier plan] |
26’31 |
Noir / très gros plan : visage de petite fille noire, fondu enchaîné très lent, petit garçon noir en plongée souriant et tenant une photographie dans une main – petite fille id. (peut-être du film inachevé de JLG, France/tour/détour/deux/enfants, 1977-79) |
Id. |
la première [noir et plan 1] / image [plan 2 et 3] |
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26’56 |
Noir |
Id. |
ce n’est pas une image juste |
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26’59 |
Le cinéaste ou opérateur montrant la caméra au petit garçon |
Id. = bruit de foule et musique de film qui « s’emballe » |
juste une image juste une image |
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27’11 |
Noir / iris au noir et voile blanc par alternance surimpression : « L’Image » (couverture) ouverture / fermeture rapide visage d’un enfant couvert de boue, avec des mains blanches autour et fondu enchaîné avec texte : « plus la peine la lan – dans la boue je res – plus soif langue re– se referme elle doit f– droite à présent c’es – l’image » –l’enfant id. – couverture de L’Image id. |
Id. |
ombres blanches [Flaherty / Van Dyke, 1928] |
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27’22 |
Noir / clignotement rapide entre des festivités mussoliniennes, (la foule, les drapeaux et l’inscription géante : « …ematographia e l’arma piu for… »), en haut, un Mussolini géant l’œil à la caméra /couverture de L’Image / tir de canons et le capitaine Blood/E. Flynn menaçant de son bateau : différents plans de Capitaine Blood (Curtiz 1935) |
Id. + motif introductif du premier mouvement (Allegro) du Quatuor à cordes n°5 de Béla Bartók (1934) |
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27’25 |
Mussolini à contre-jour et contre-plongée sur un podium devant les micros fait un discours, lève le bras et pointe le doigt / raccord sur un plan de foule hystérique en plongée et retour sur Mussolini qui salue le bras tendu, Le Fascisme ordinaire (Romm, 1965) / plan du tir de canon de Capitaine Blood |
Id. + bsf Romm (il hurle) – cris de foule puis bruit de canon (in) |
captain blood [Curtiz, 1935 ; sur le plan de Mussolini] / le fascisme ordinaire [Romm, 1965 ; sur le plan de foule et ledernier plan militaire] |
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27’36 |
Noir / jeune fille africaine (id. 25’54) en surimpression avec quelque chose qui tombe dans l’eau avec beaucoup d’éclats puis id. Errol Flynn dans Captain Blood |
[Début de I’ve Been Loving You Too Long, O. Redding, 1965 :] « I’ve been loving you too long to stop now There were time » |
Antonio das Mortes [Rocha, 1969] |
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27’37 |
Noir / id. jeune fille africaine, Captain Blood id. |
Id. + [Bsf, Curtiz, E. Flynn :] « You’ve got it ! You got iy ! » [deux fois] |
moi, un noir [Rouch, 1958] |
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27’43 |
Id. jeune fille africaine / pêcheur déchargeant son filet dans son bateau / jeune fille id. en plan plus large qui laisse apparaître la hotte supportée par la tête et le dos |
Id. ancien documentaire : « La vie est facile en ces contrées et l’on peut acheter ses poissons que l’on nomme capitaines, pour cinquante centimes, les canards sauvages abondent et les caïmans aussi.. » + musique du documentaire et coup de feu |
de qui dépend que l’oppression disparaisse ? de nous ! de qui dépend que l’oppression demeure ? de nous ! |
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28’03 |
Noir / plan noir et blanc : un crâne dépasse d’une couverture / Le couple au projecteur de La Prison (nb) / noir / Le couple au projecteur de La Prison (vert) puis clignotement, iris, ouverture/fermeture avec affiche soviétique représentant Poudovkine / noir / surimpression JLG bibliothèque et gravure femme au télégraphe puis affiche dessinée de Madame Bovary (Minnelli, 1949) avec une Jennifer Jones « pulpeuse » / noir / |
[JLG :] cela pour dire que le cinéma n’a jamais été un art et encore moins une technique Madame Bovary [Flaubert, 1857] [sur noir 2] les techniciens vous diront que c’est faux mais il faut se souvenir que le dix-neuvième siècle qui a inventé toutes les techniques a inventé aussi la bêtise La Guerre des mondes [sur JLG] [Wells, 1898] et que Madame Bovary avant de devenir une cassette porno |
Machine à écrire |
le montreur d’ombres [Robison, 1922] [sur le couple au projecteur] |
28’33 |
surimpression couple au projecteur (vert) et gravure de femmes devant un standard de télégraphe puis pano sur plan 1 |
a grandi avec le télégraphe |
Une voix douce de femme, bsf Madame Bovary en français : « Rodolphe » |
Emma 69-69 |
28’38 |
Noir / un homme serrant la tête d’une femme dans ses bras, (est-ce une version ancienne de Madame Bovary ?) |
mais il faut se souvenir que le dix-neuvième siècle qui a inventé les techniques |
Chuchotement id. |
embrasse moi idiote [Embrasse-moi idiot, Wilder, 1964] |
28’42 |
Femme, la tête posée sur le buste d’un homme (semble être le raccord du plan précédent) |
[Id. Madame Bovary :] – J’avais envie de te voir, c’est tout – Tu ne m’aimes plus ? |
Id. |
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28’48 |
Un homme qui tripote le sein d’une femme, et l’embrasse dans le cou pendant que la femme tripote le sexe de l’homme puis dans le fondu il la pousse à s’agenouiller pour une fellation (film pornographique des années dix ou vingt) |
a inventé aussi la bêtise |
[Id. Madame Bovary :] – Comment oses-tu me le demander ? – Tu me renvoies ? Tu ne veux plus de moi ? + chant de femme accompagnée au luth |
une histoire seule [sur dernier plan et en bas à gauche] |
28’55 |
Fondu enchaîné avec Rolla (Gervex, 1878), femme nue offerte sur un lit et un homme à la porte de la chambre, le fondu enchaîné projette sur le tableau l’ombre énorme d’un crucifix, en fait projetée sur le drap derrière Emma qui tient le crucifix dans son lit d’agonie, Madame Bovary (Renoir, 1933) |
Id. chant de femme [Id. Madame Bovary :] – Tu ne veux plus de moi ? – Oh, Emma – J’ai si froid |
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29’05 |
Noir / Homme barbu sous la jupe blanche d’une fille, plan sur le visage de la jeune fille, gros plan visage de l’homme recevant l’urine dans sa bouche, Salo (Pasolini, 1975) / noir |
Pas une technique donc ni même un art Aladin et la lampe merveilleuse |
Id. chant de femme |
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29’21 |
JLG bibliothèque / cigare fondu enchaîné gravure : le Théâtre optique d’Emile Reynaud, 1889) puis iris dessin d’une femme au bouquet et le couple au projecteur de La Prison (bleu) |
un art sans avenir avaient tout de suite averti gentiment les deux frères |
Id. chant de femme Début du thème de l’adieu des Parapluies de Cherbourg (Legrand, 1964) + machine à écrire |
le secret [en haut à droite] / otre istoire [lettres effacées, Notre histoire, Blier, 1984] [sur le couple au projecteur, en bleu] |
29’29 |
Noir / gravure id. fondu enchaîné iris Delon dans Notre histoire (Blier, 1984) / noir / Delon id. |
Le Mystère de la chambre jaune [Gaston Leroux, 1984] |
[Legrand id. :] « Je ne pourrai jamais vivre sans toi Je ne pourrai pas, ne pars pas, j’en mourrai. » + machine à écrire |
secret errière a orte [lettres effacées, Lang, 1948] [sur Delon plan 2] |
29’41 |
Noir / JLG bibliothèque en surimpression avec à gauche deux plans différents d’un cavalier qui part au loin, puis ralenti il va dans la mer à cheval (Le Chevalier à l’étoile d’or, Youri Raizman, 1951) |
Vingt ans après [Dumas, 1845] Mort à crédit Céline, 1936] |
Id. « Je te cacherai et je te garderai… » |
(le) secret (d)errière la (p)orte |
30’02 |
Noir / Le Mépris (JLG, 1963) : séquence du lancer de bobines (J. Palance) dans la salle de projection (sous l’écran la formule de Lumière (il cinema e un’ invenzione senza avvenire), en surimpression avec Léon Gaumont montrant l’un de ses appareils en 1905 |
pas une technique donc ni même un art un art sans avenir avaient tout de suite averti gentiment les deux frères d’abord, même pas cent ans après on voit qu’ils ont eu raison |
[Bsf : Le Mépris, Lang parle en anglais :] « … in the script it is written, and on the screen it’s pictures. Motion pictures it’s called. » [Paul :] « Ah ! il dit que ce n’est pas la même chose quand c’est filmé que quand c’est écrit » |
du cinéma |
30’26 |
Gaumont |
et si la télévision a réalisé le rêve de Léon Gaumont apporter les spectacles du monde entier |
Symphonie en trois mouvements, premier mouvement (Stravinsky, 1942-1946). [Stravinsky, alors aux étas-Unis a souligné l’importance du cinéma et des reportages dans le choc de la guerre qui marque sa symphonie] |
le cinéma |
30’30 |
Noir / la femme au projecteur de La Prison (vert) iris / ouverture / fermeture rapide avec photographie de Louis Feuillade de profil / Trina (devant son lit d’or dans Les Rapaces, Stroheim, 1923) / noir / clignotement / sur un carton sur lequel est inscrit : Nosferatu – eine Symphonie – des Grauens, (Murnau, 1922) et un couple au cinéma dans Le Diable probablement (Bresson, 1977) |
dans la plus misérable des chambres à coucher c’est en réduisant le ciel géant des bergers à la hauteur du petit Poucet |
Id. |
[clignotement et mots coupés sur :] erreur tragique / le diable [sur plans 2 et 3] |
30’41 |
Noir / un visage difforme dans L’Evangile selon Matthieu (Pasolini, 1964) en surimpression avec un écran blanc encadré de noir – femme en noir et blanc (Erreur tragique, Feuillade, 1913) |
Id. Fort contraste avec la musique comme apaisée de L’Evangile : l’adagio du Quatuor à cordes en ut majeur (« Les dissonances »), n°19, K. 465 de Mozart |
le diable / proba - ble ment [sur plan 2] |
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30’50 |
Noir / toujours en surimpression avec l’écran, un visage difforme et Jésus venant vers lui puis champ-contrechamp, quand Jésus a parlé alors, dans le contrechamp, nous découvrons le visage à nouveau humain de l’autre (Pasolini id.) |
bsf vf , L’Evangile : « Seigneur, je t’en prie, par pitié guéris-moi. – Je le veux, sois guéri du mal qui te ronge » et musique du film : le Gloria de la Missa Luba congolaise. |
||
31’08 |
Un homme âgé tenant deux petites filles ainsi qu’un petit garçon, le regard probablement dirigé vers un petit écran qu’on ne voit pas, puis en surimpression avec l’écran au cadre noir |
d’abord, même pas cent ans après on voit qu’ils ont eu raison et si la télévision a réalisé le rêve de Léon Gaumont apporter les spectacles du monde entier dans la plus misérable des chambres à coucher |
Stravinsky id. [L’Evangile, id. :] « Bienheureux êtes-vous s’il arrive qu’on vous insulte… » |
mais / d’autre deuil/ je me tais / et ainsi / commence/ |
31’23 |
Noir / sur trois spectateurs au cinéma dans Le Diable probablement id. et Moïse les bras grand ouverts qui reçoit Les Dix commandements (De Mille, 1956) |
c’est en réduisant le ciel géant des bergers à la hauteur du petit Poucet |
[L’Evangile id. :] « et qu’on vous persécute et que certains témoignent contre vous puisque c’est seulement à cause de moi. Soyez dans la joie et l’allégresse et plus grande sera la récompense… » |
dark victory [Victoire sur la nuit, Goulding, 1939] |
31’30 |
La Pièce de cent florins, détail (Rembrandt, 1649) / noir / et une autre gravure de Rembrandt (1654) sur Les Dix Commandements ?/ noir / surimpression à droite la femme au projecteur de La Prison et à gauche photographie de Léon Gaumont fondu enchaîné sur une image la peinture naïve d’un homme à barbe blanche dans un décor exotique et une télévision puis des mains pétrissant la pâte et un enfant qui se soulève pour regarder (Mon cher sujet Miéville, 1988) / noir |
et ensuite on les a mal compris ils disaient un art sans avenir c’est-à-dire un art au présent un art qui donne et qui reçoit avant de donner disons l’enfance de l’art d’ailleurs les saint-simoniens ils s’appelaient comment, le fondateur [arrêt] enfantin [dernier mot sur noir] |
[L’Evangile id. :] « qui vous attend. C’est ainsi qu’ont été persécutés d’autres prophètes, vos prédécesseurs [s’intercale ici une publicité pour « signal plus »] [bsf Mon cher sujet :] « Voix de femme.– Ah non Louis, on avait dit : pas de télévision aujourd’hui… [on entend les publicités] Viens te laver les mains… Louis ! tu viens ? j’ai une idée. Louis.– C’est quoi ? Elle.– …de la pâte. Pour faire… Je ne viens rien abolir, mais parfaire au contraire. Vous autres qui êtes le sel de la terre, pensez que si le sel s’affadit… » |
dark victory |
32’11 |
Scène avec chevaux très colorée, Coup de vent dans les plaines d’Alfa (Eugène Fromentin, 1864) en surimpression par alternance avec l’image de l’homme à barbe blanche |
Le baron Enfantin et s’ils rêvaient d’Orient ils n’appelèrent pas ça la route de la soie ni celle du rhum ils l’appelèrent le chemin de fer |
[L’Evangile id. :] « … qui pourra alors lui rendre sa saveur ? Quel usage en ferait-on ? Il ne sera bon qu’à être foulé, rejeté par les autres hommes. » |
|
32’17 |
Arrivée d’un train avec un homme assis à l’avant – alternance Le couple au projecteur de La Prison (« L’ange » apparaît) et noir + inscriptions |
parce que, en route le rêve s’était durci et mécanisé |
[L’Evangile id. :] Vous êtes la lumière du monde. » |
[Sur noir] [en haut à gauche] la croix de malte[en bas au centre] |
32’26 |
Noir / sur JLG / bibliothèque et photographie de Gaumont / noir |
Le Discours de la méthode [Descartes, 1637] La Mort de Virgile [Broch, 1945] Tristes tropiques [Lévi-Strauss, 1955] Cinq psychanalyses [Freud, 1905-18] |
Bruit puis machine à écrire sur noir 2 |
le tombeau hindou Lang, 1959] |
32’45 |
Noir / surimpression de la photographie de Gaumont à gauche et Ava Gardner en sari blanc au-dessus d’une foule pauvre ; elle tombe, se relève et court, La Croisée des destins (Cukor, 1955) / noir / surimpression JLG (qui regarde au loin et remet ses lunettes) bibliothèque et film de Cukor |
l’introduction du 5e mouvement (Allegro molto) du Quatuor à cordes n°4 de Béla Bartók (1928) / machine à écrire puis paroles de tournage en français : « Ils sont trois là-dedans » |
la croisée des destins [Cukor, 1956] [en bleu]/ india song [Duras, 1974] [sur noir 2] |
|
33’03 |
Noir / JLG / bibliothèque et photographie de Gaumont / noir / sur Gaumont et film Cukor id. |
Nos ambitions déçues déçues [dans un murmure] |
[L’Evangile id. :] « … et ton Père (qui toujours voit tes gestes secrets) saura t’en récompenser. Les anciens vous disent aussi : « œil pour œil et dent pour dent » et moi je vous dis : à quoi sert-il de tenir tête aux mauvais ? A celui qui te donne un soufflet sur la joue droite, prend soin de lui tendez l’autre joue... » |
un art sans a venir / sang à venir [sur noir 2] |
33’23 |
Surimpression un homme de dos, un couple en bas dans La Fureur de vivre (Ray, 1955) et des rails de train en noir et blanc / Homme de dos seul, photographie de Lang / noir |
[L’Evangile id. :] « Sachez qu’il fut dit encore : aime ton prochain, mais tu as le droit de haïr tes ennemis. Moi je vous dis au contraire… » |
you only live once [J’ai le droit de vivre, Lang, 1937] [en rouge] |
|
33’29 |
Noir |
[L’Evangile id. :] « Aimez vos ennemis et priez aussi pour ceux qui vous persécuteront afin d’être le fils de Celui qui est votre Père dans les cieux. C’est Lui qui fait lever son soleil chaque jour sur les méchants comme sur les bons. » |
l’histoire, pas celui qui la raconte [en rouge] |
|
33’39 |
Noir / gros plan sur Jésus criant dans le vent en alternance avec noir |
[L’Evangile id. :] « De même qu’il fait pleuvoir également sur les justes comme sur les injustes… Et vous serez jugés de la façon dont vous jugerez autrui. Qu’il vous soit accordé d’exercer la justice en toute équité, car c’est avec la mesure dont tu vas mesurer… » Vent |
amère victoire [Ray, 1957] [en rouge] |
|
33’53 |
Noir / Jésus dans le noir puis illuminé par les éclairs (sa tête n’est plus couverte) / noir |
[L’Évangile id. :] « que l’on te mesurera. Pourquoi dois-tu voir la paille qui est dans l’œil de ton frère alors que la poutre qui recouvre aussi ton œil ne te cause nulle gêne… Priez sans témoin et non comme les hypocrites qui au lieu de prier ne font que rabâcher comme les païens... » |
rebel without a cause [Ray, 1955] |
|
34’08 |
Noir long (sans inscription à la fin) |
[L’Évangile id. :] « Ceux-là croient que c’est le nombre des paroles qui leur sera compté. Il faut que tu pries dans le secret de ton cœur et ton Père qui est présent voit et sait ce dont vous avez tous besoin même avant que vous le sollicitiez. » [début de l’Alleluia ! Laudate Dominum de la Symphonie de psaumes (Stravinsky, 1930)] [L’Évangile id. :] « … voici quelle doit être la prière de chaque jour » |
dies irae [Dreyer, Jour de colère, 1943] |
|
34’23 |
Noir |
et c’est le soir du dix-neuvième ce sont les débuts des transports en commun |
Stravinsky id. chant Début d’un enregistrement sonore de S. Freud, interview de la BBC (1938) |
|
34’30 |
Noir |
et c’est le soir du dix-neuvième ce sont les débuts des transports en commun |
Id. |
à travers l’orage [Griffith, 1920] |
34’36 |
Homme en noir, femme en blanc derrière une grande toile d’araignée, La Marque du vampire (Browning, 1935) / noir |
et c’est l’aube du vingtième ce sont les débuts du traitement de l’hystérie c’est le vieux Charcot |
Id. |
à travers l’orage |
34’40 |
Photographie de Freud / noir |
qui ouvre au jeune Freud les portes du rêve à lui de trouver la clé des songes |
Id. |
Les portes de la nuit [Carné, 1946] [en rouge] |
34’52 |
Deux hommes devant une caméra avec en surimpression légère très gros plan photographie de Freud |
mais où est la différence |
Id. |
Id. |
34’55 |
Lilian Gish allongée sur la banquise, et id. en plan plus rapproché A travers l’orage (Griffith, 1920) |
entre Lilian Gish sur sa banquise à travers l’orage |
Id. |
à [haut gauche] / travers l’orage [bas gauche] |
35’00 |
Détail d’Une leçon clinique à la Salpêtrière (A. Brouillet, 1887), (dans les bras de Charcot : Blanche Wittman), fondu enchaîné Lilian Gish id. / noir |
et Augustine à la Salpêtrière il faut bien voir ça l’enfance de l’art et pas autre chose |
Id. |
avez vous rien vu de tel, miss Lilian ? / jamais mister Griffith [ |
35’09 |
Une petite fille dans un lit, la langue tirée (photographie de Charcot) |
il faut bien voir ça l’enfance de l’art [répétitions inquiétantes en écho] [La voix de Godard dérape sur le nom de Freud] |
[Fin de l’interview de Freud :] « My name is Sigmund Freud » |
jamais mister Griffith [bas gauche ] |
35’13 |
Surimpression à droite Ulysse dans Les Carabiniers (JLG, 1963) devant un autoportrait de Rembrandt (1661), photographie de Griffith |
et pas autre chose [inquiétant par les répétitions en écho] |
united artists [Chaplin, Fairbank,Pickford, Griffith] |
|
35’19 |
Id. photographie de Griffith / clignotement le couple au projecteur de La Prison / noir |
Ensuite [ralenti / écho / répétition] [Voix de Maria Casarès :] « mais encore pire s’annonce dans le défaut de Dieu |
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35’28 |
Charlot, qui ouvre et referme une trappe d’égout, avec un bébé dans les bras et assis sur le rebord du trottoir, The Kid (Chaplin, 1921) / noir / gros plan sur jeune fille (Mary Pickford) |
non seulement les dieux et le Dieu se sont enfuis mais la splendeur de la divinité s’est éteinte |
le cinéma / hail Mary |
|
35’40 |
Noir |
dans l’histoire du monde |
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35’43 |
Surimpression et clignotement / alternance l’homme au projecteur de La Prison (L’ange en transparence), The Kid id. et jeune femme puis alternance photographie de Griffith |
le temps de la nuit du monde |
une histoire seule |
|
35’45 |
Photographie de Griffith id. puis surimpression à droite la femme au projecteur de La Prison (vert) et photographie de Griffith |
est le temps de détresse parce qu’il devient de plus en plus étroit » [Heidegger, Les Chemins qui ne mènent nulle part, « Pourquoi des poètes ? », 1946] |
David Griffith Douglas Fairbanks Mary Pickford Charlie Chaplin |
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35’49 |
Photographie de Griffith id. puis alternance / Le couple au projecteur de La Prison et photographie de David Wark Griffith, Douglas Fairbanks, Mary Pickford, Charlie Chaplin, fondu enchaîné sur une jeune fille (id. Pickford) et personnage de cartoon (Dingo) dans un avion de guerre / noir / |
[JLG :] ensuite il suffira d’une ou deux guerres mondiales pour pervertir cet état d’enfance |
Bruits de guerre |
les enfants terribles [Melville, 1949] [sur plan et sur noir] |
35’57 |
Gros plan du couple au projecteur de La Prison (L’ange) clignotement / alternance avec un plan arrêté sur un homme en joie, Sinbad le marin (Wallace, 1947) puis surimpression de plusieurs plans, différentes échelles et différentes couleurs / Le couple au projecteur de La Prison clignotement au rythme des bombardements |
[Maria Casarès, suite de « Pourquoi des poètes ? »:] « il est même devenu si étroit qu’il n’est même plus capable de retenir le défaut de Dieu comme défaut » |
Id. |
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36’06 |
Id. plan précédent en alternance, clignotement rapide avec plusieurs plans (nombreuses surimpressions différentes, scènes de guerre, Apocalypse now (Coppola, 1979) puis tremblement de l’image / Le couple au projecteur de La Prison / noir |
[JLG :] ensuite il suffira d’une ou deux guerres mondiales pour pervertir cet état d’enfance |
Id. + radio de guerre+ brièvement : I Can’t Turn You Loose (Otis Redding, 1968) |
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36’27 |
Noir / surimpression visage triste de Chaplin et pellicule et transmutation d’un plan d’Hitler dans l’autre sens (le mouvement des bras indique qu’il est en train de faire un discours) puis Chaplin en plan encore plus rapide et l’air encore plus triste (une image comme un négatif), Ô that Cello ? et Hitler regardant le ciel avec un mouvement des mains qui accompagnent ses yeux (une image comme un négatif aussi) / noir |
[Maria Casarès, suite :] « ce n’est que dans la région d’un tel lieu si tant est qu’il y en ait un… » [JLG, simultanément :] et pour que la télévision devienne [Maria Casarès :] « que peuvent rester des traces des dieux enfuis pour les hommes dépouillés de dieux » [JLG :] cet adulte imbécile et triste qui refuse de voir le trou d’où elle est sortie et se cantonne alors dans les enfantillages |
Id. radio de guerre |
Zéro de conduit(e) [Vigo, 1933][le « e » manque, des traces des lettres :…toire(s) …éma] |
36’46 |
Plateau de télévision extrêmement coloré avec Madonna puis lente arrivée d’une surimpression de photographies de Chaplin toujours le même air triste (l’association donne l’impression qu’il est consterné par le spectacle mais aussi qu’il est englouti par lui) l’image de la chanteuse disparaît et laisse place à une marche de prisonniers ? sur une route |
[JLG, sur le dernier plan :] Parce que |
Bsf en russe et chant à la télé |
icôno scope |
37’06 |
Noir / photographie de Chaplin puis en alternance très rapide avec un opérateur avec caméra qui semble filmer une femme en blanc effrayée, King Kong (Cooper/Schœdack, 1933) et le même visage de Chaplin |
voilà ce qui s’est passé au petit matin du vingtième siècle les techniciens ont décidé de reproduire la vie on inventa donc la photographie et le cinéma |
[Voix de Jean-Marie Straub :] « Et faites ça et faites ça et faites ça et n’oubliez pas ça et n’oubliez pas ça et quand tout sera réalisé… » |
ô that cello / le chemin de la vie [Ekk, 1931] [sur le plan d’unefemme terrorisée] |
37’13 |
Surimpression, le couple au projecteur de La Prison (en bleu), mouvement pano avec la bête qui déshabille sa belle, King Kong (Cooper/Schœdack, 1933) puis avec id. photographie de Chaplin et à la fin un crâne sur le sol (Alexandre Nevski, Eisenstein, 1938) / noir / |
mais comme la morale était encore forte et qu’on se préparait à retirer à la vie jusqu’à son identité on porta le deuil de cette mise à mort et c’est avec les couleurs du deuil avec le noir et avec le blanc que le cinématographe se mit à exister |
[Straub :] « … on arrivera à quelque chose, c’est-à-dire à rendre la planète habitable et les hommes pourront habiter entre eux et ils n’habiteront pas dans un désert. » « la voix divine de Carmela » annonce un animateur de radio ou de télévision |
Il [haut droite] est temps [bas gauche] / que la vie rende [gauche] / ce qu’ [coupé] a volé au cinéma / |
37’34 |
Ralenti : blonde dans la main de King-Kong / noir |
Moteur banc de montage |
ce qu’ elle a volé au cinéma / |
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37’39 |
Surimpression John Wayne en très gros plan et visage d’un homme qui crie dans Tu ne tueras point, Kieslowski, 1987 |
Id. + musique ? au violoncelle et au piano, la musique de Chaplin pour Les Feux de la rampe (1952) |
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37’42 |
« The Horse in Motion »:, Muybridge (1878), en surimpression bobines de banc de montage / noir |
Id. |
splendeur |
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37’50 |
Un lion tournant en rond dans une cage puis même plan monté avec des allers et retours / noir |
Moteur banc de montage |
splendeur / splendeur et misère |
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37’59 |
Une femme brusquée dans un ancien film pornographique en ralenti id. en surimpression avec cerf fondu enchaîné le cerf tout seul qui court / noir / film pornographique suite |
Id. + I’ve Been Loving You Too Long (id.) sur le plan du cerf |
du cinéma [sur plan cerf et sur noir] |
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38’08 |
Jeune femme jouant avec un collier (les yeux clos avec des larmes), La Terre tremble (Visconti, 1948) en surimpression avec un disque optique avec oiseaux qui entoure son visage puis un oiseau seul (Marey), elle sourit / noir |
Id. et bsf italien |
2 sous d’espoir [sur noir] |
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38’20 |
Jeunes filles marchant dans un village dont l’une porte un panier sur la tête (Deux sous d’espoir, Castellani, 1951) en alternance avec chat sur disque optique |
[Voix de Ramuz :] « L’amour de la fille et du garçon. Il pensa qu’ils seraient mieux dans le bois et c’est en effet ce qu’il lui a dit ayant d’abord suivi avec elle la grande route. Le cornet à pistons venait de se taire. Elle n’a dit ni oui ni non, c’est une fille avec un garçon. » Bsf Castellani (rires de jeunes filles) avec mélodie |
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38’36 |
Noir / alternance très rapide puis plus lent couples qui s’embrassent passionnément, l’un dans J’ai le droit de vivre (Lang, 1937) et l’autre dans Ordet (Dreyer, 1955) se termine par un plan de Madame de… (Ophuls, 1953) dans lequel l’homme embrasse la femme souriante sur la tête (elle est donc à genoux) |
[Ramuz :] « Il semblait qu’il glissait des deux pieds à la fois. Parce que c’était là, il est tombé devant elle sur les genoux. Elle, brusquement, a baissé la tête. » Puis Bach, Choral pour orgue, BWV 721 (« Aie pitié de moi Seigneur ») |
j’ai le droit de vivre [Lang, 1937] |
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38’52 |
Noir |
[Ramuz :] « On voit qu’elle a des bas blancs mais ils ne se montrent qu’à mi-hauteur des mollets » Bach id. |
la soif du mal [Welles, 1958] |
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38’58 |
Surimpression : un homme penché au-dessus d’une femme (La Nuit du carrefour, Renoir, 1932) et, à droite, une belle jeune femme avec un vieillard à haut-de-forme (La Nouvelle Babylone, Kozintsev et Trauberg, 1929) enfin un homme jouant du violon et une femme, assis sur une marche dans la rue (Perdus dans les ténèbres, Nino Martoglio, 1914) |
[Ramuz :] « parce qu’ils sont cachés, plus bas, par la tige des bottines. En d’autres temps, elles sont extrêmement scrupuleuses » Id. + Jazz, saxo |
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39’05 |
Noir |
[Ramuz :] « à ramener tout de suite leur jupe » Bach id. |
la valse dans l’ombre [Mervin Leroy, 1940] |
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39’06 |
Alternance : un homme portant une femme (morte ?) dans ses bras et une femme sous l’eau dont un homme embrasse la poitrine |
[Ramuz :] « sur ce qu’elles laissent voir de pas permis avec une ligne de démarcation bien nette id. |
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39’11 |
Annabella exotique assise l’air sombre tournant le dos à l’homme (La Bandera, Duvivier, 1935) |
[Ramuz :] « entre le permis et le pas permis. A présent plus rien… » id. |
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39’16 |
Noir / Photogramme du Baiser (William Heise, 1896, produit par Edison), le premier baiser de cinéma : John C. Rice embrasse May Irwin sur les lèvres (dans le film après s’être troussé la moustache) en lent fondu enchaîné avec femme aux seins nus allongée auprès d’un homme, Les Deux amies (Picasso, 1965) fondu enchaîné, un homme (R. Novarro) tenant la tête d’une femme morte dans Thy Name Is Woman (F. Niblo, 1924) |
[Ramuz :] « … n’est permis, alors c’est comme si tout était permis. Elle avait l’air bien malheureuse. Elle avait une figure gonflée, une bouche comme celle des petits enfants qui vont pleurer. » Id. + jazz |
perdus dans le brouillard [sur noir] |
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39’29 |
Noir / Homme embrassant une femme (détail du Tango de l’archange, Van Dongen, 1930) lent fondu : homme avec une femme étendue morte (Les Trois lumières, Lang, 1921) lent fondu enchaîné tableau précédent |
[Ramuz :] « Et le rouge de ses joues était descendu à son menton » Id. Bach |
au paradis perdu [Le Paradis perdu (A. Gance, 1940)] |
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39’33 |
Lent fondu enchaîné des mains ouvertes en surimpression avec des mains qui caressent la poitrine d’une femme puis une série de plans très rapide mains / seins / fesses / homme / femme, (certains plans en alternance très rapide) Un chien andalou (Buñuel, 1928) / noir |
[Ramuz :] « Il descendit à son cou, il descendit encore plus bas, il descendit pour finir jusqu’où …» Id. Bach |
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39’41 |
Noir |
[Ramuz :] « on n’ose plus aller voir. » Id. Bach |
l’enfant sauvage [Truffaut, 1976] |
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39’44 |
Jeune femme allongée avec un bras d’homme qui la soutient, elle fait un mouvement vers quelqu’un d’autre comme pour lui dire de venir, en fait (au ralenti puis en accéléré puis arrêt) elle fait un signe de croix et embrasse sa main pour toucher la statue (Deux sous d’espoir, Castellani, 1951) en surimpression avec un bateau à moteur sur la mer qui défile très vite (le même mouvement répété) / noir |
[Maria Casarès, id. Heidegger :] « les poètes sont ceux des mortels qui chantant gravement ressentent la trace des Dieux enfuis restent sur cette trace et tracent ainsi aux mortels leurs frères |
Id. Bach |
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40’03 |
Plan flou au ralenti : un homme penché sur quelqu’un et mouvement de caméra vers la statue d’une sainte (très ralenti sur la statue) |
le chemin du revirement |
Id. Bach |
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40’16 |
Noir |
mais qui des mortels est capable de déceler une telle trace |
Id. Bach |
une histoire seule |
40’21 |
Détail transformé d’un tableau du XVIIe : un visage de femme de profil dépassant à peine d’une cape bleue et ce qui du visage est visible est d’un rouge intense |
il appartient aux traces |
Id. Bach |
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40’25 |
Fondu enchaîné, femme nue (dont on ne voit pas le visage) se cachant le sexe avec un tissu blanc et une autre femme habillée derrière elle (détail de Paroles du diable, Gauguin, 1892) puis plan plus rapide, |
d’être souvent inapparentes |
Id. Choral « Aie pitié de moi Seigneur » et bsf : « Adieu seigneur ! » |
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40’31 |
Noir / des pieds nus marchant sur la terre (Des oiseaux petits et grands, Pasolini, 1966) |
et elles sont toujours le legs d’une assignation à peine pressentie |
Bruit + chanson par Catherine Ringer |
toutes les histoire [sans « s », jaune] / |
40’35 |
Noir |
Id.. |
une histoire seule [vert]/ seul le cinéma [rouge] |
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40’40 |
Iris une représentation d’un ange et autour le couple au projecteur de La Prison (en noir et blanc) / noir |
être poète en temps de détresse c’est alors chantant |
Bach id. |
« ne te fais » [gauche] |
40’45 |
Iris id. l’ange au centre et JLG entrant dans un avion, Soigne ta droite puis tableau seul |
être attentif à la trace des dieux enfuis » |
Sifflement et bruit terrible bsf : « ça suffit comme ça » |
[Sur tableau : ] ne te fais / pas de mal / |
40’47 |
Noir / gros plan le couple au projecteur de La Prison (L’ange) clignotement tableau id. |
If It Be Your Will (Leonard Cohen, 1984) : « If it be your will That I speak no more… » [Une voix d’homme :] : « … mort de Dieu… elle se pose de la même façon selon le même scénario… qui a été simplement toute l’histoire de la théorie… » |
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41’02 |
Noir |
[suite L. Cohen :] « And my voice be still As it was before » [suite autre voix :] « Le Christ est-il un homme ou l’image d’un homme ? » Id. + bsf en anglais (sentiment d’urgence) + id. en français : « la fiction d’abord » |
ne te fais / pas de mal / car nous sommes tous |
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41’12 |
James Stewart cherchant à sauver Madeleine, Vertigo (Hitchcock, 1958) |
« Le Christ est-il dans l’Eucharistie en réalité ou symboliquement ? Un homme filmé est-il un homme réel ? ou déjà la fiction d’un homme ? » |
tous encore ici [Les Actes des apôtres, chapitre XVI, 28e paragraphe] |
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41’20 |
Plan « bleu » d’un yatch dans l’eau, Pandora/A. Gardner nage vers le bateau de celui qu’elle sauvera, Pandora (Lewin, 1950) |
à suivre [gauche] |